Alors cette fois-ci, j'ai vu des chats ....
Non, je rigole
En revenant par les rues adjacente, je contemple les voitures à pyjamas, ces housses plus ou moins modernes dont on les couvre pour les protéger de cette fameuse poussière. Parfois, elles sont un peu usées.
Je suis contente j'ai fait mes courses. Et pris le métro pour y aller ! Je me souviens qu'au début quand il a ouvert (réalisé par les français m'avait-on dit), tout était écrit seulement en arabe, et j'avais beau m'être initiée à déchiffrer cette langue, ma copine ne me faisait pas confiance et n'avait pas voulu le prendre. Du coup je me renseigne, tout est aussi en anglais maintenant. Pourquoi je suis un peu stressée alors ? J'y vais et je me rappelle : on est en Egypte, avec toute la part du Inch'Allah que ça suppose. Et à la correspondance, plus d'indication sur ma direction. Deux charmants contrôleurs sont là pour m'expliquer, ah oui il faut que je j'aille sur le quai opposé et là des km de couloirs et d'escalators m'attendent. C'est ça ou marcher le long du Nil, mon choix est fait.
Ensuite je voulais faire des visites culturelles mais j'ai oublié les horaires du ramadan et tout était déjà fermé quand je me suis pointée. Pas grave, je vais me promener dans le quartier, l'île de Roda. Là je trouve un magasin de choses pour la maison et la cuisine, ça tombe bien il me faut un entonnoir. Et me voici à nouveau parmi les chats, ça nous change; au début on ne les voit pas et puis soudain on se dit "drôle d'article en vente tout de même !" ça bouge un peu, on sent qu'on dérange.
Take Caire
Le Caire ...
Je prends, ou plutôt il me prend, à bras le corps et l'âme.
Pas de demi-mesure, tout est trop pour les occidentaux dépassés : trop grand, trop bruyant, trop agité, trop peuplé. Vous connaissez peut être la petite blague ; combien y a-t-il d'habitants au Caire ?
Réponse : huit ...
Pourquoi ? Ne regardez pas sur wikipedia, ce n'est pas ça dont on parle
Parce que les cairotes sont qu'huit !
Les nôtres sans doute, se dit-on en arrivant.
Ici les femmes disent "Les hommes passent, la poussière reste." On a envie de généraliser, même si en fait, les hommes sont là et la poussière aussi. Une lutte incessante des deux. Je me disais que sans doute la nouvelle capitale, New Cairo, Sissi City comme certains la nomment, a été construite de béton et d'asphalte, pour y échapper. Mais ceux qui la connaissent m'ont dit ne pas avoir ce sentiment.
J'ai marché le long du Nil où la promenade de la corniche spécialement conçue pour les vélos et les pétons, est fermée. Alors il faut marcher sur la rue, le long du trottoir si on peut, à côté des voitures plutôt, qu'elles roulent ou pas. J'ai même vu un homme, sur une voie rapide, qui s'acheminait en direction d'un sous-terrain, après un over-drive en plein centre-ville, J'avoue que j'ai eu peur pour lui, mais il était tout à son affaire et si tranquille. Après avoir avalé quleques tonnes de gaz d'échappements et craint pour ma vie aussi, j'ai bien compris que si on ne se lance pas on n'avance pas.
Les chats du Caire
Des chats assez miteux envahissent la ville. Pas grand chose à voir avec la fière déesse antique Bastet et son profil abyssin, même s'il se retrouve chez les représentants faméliques de la cité contemporaine, n'en est que le souvenir. Ils sont là parce que les humains veulent bien, ils sont utiles pour lutter contre les rats et autres rongeurs. La vie ou la subsistance est rude pour tous. Je ne parle même pas de tous ces pauvres hères, hommes ou femmes (en principe celles-ci ont toujours quelque chose à vendre, ne serait-ce que des mouchoirs, la prostitution étant dissimulée), qui vivent ou dorment à même le trottoir, et de plus en plus, beaucoup de travailleurs mal ou peu payés, me dit-on.
Le sort des chats est misérable, on quête sa nourriture, on se bat, ici un oeil crevé, là une patte en moins, quand ce n'est pas purement et simplement un cadavre qui git dans la rase. Dans l'immeuble il y en a 2 qui m'ont reprérée. Un gros à l'oreille cassée, aux yeux tristes qui pourraient devenir méchants, et un jeune tout fin. Les deux ont des miaulements à fendre le coeur derrière la porte de service, et qui deviennent tout aigüs quand ils me voient. Je cherche comment ne pas céder et faire attention à ce qui'ls ne franchissent pas le seuil à mon insu, car ensuite il faudrait gérer tout ce qui va avec.
Sur mon lieu de travail, quelques uns ont été stérilisés,et sont clandestinement nourris par une personne charitable. En signe de reconnaissance, on leur a coupé le bout d'un oreille ... Cela n'empêche pas des maraudeurs de s'infiltrer pour venir reluquer leur gamelle voire se servir dedans. (suite en dessous des photos)
La nuit, de ma fenêtre, j'aperçois leurs insaisissables proies : les rats. Seulement des silhouettes furtives qui vont d'ombre en ombre dans la rue à peine éclairée, quand enfin tout redevient à peu près calme, ce qui reste toujours relatif au Caire. L'un d'eux pousse un cri strident. Je me dis qu'il appelle les autres. En fait, je crois qu'il a détecté l'arrivée d'une moto dont le phare balaie bientôt le passage, il est le guetteur qui donne l'alerte.
Il y a aussi cette anecdote lue dans un petit recueil écrit par l'egyptologue Emile Chassinat en 1907, qui raconte que dans le premier local de l'Institut français d'archéologie au Caire, les rats grignottaient les chapeaux de la femme du fondateur, Mme Maspéro, et même la base des bougies dont ils se servaient pour s'éclairer, alors qu'elles continuaient flàamber, et jusqu'à ce quelles s'effondrent sur elles-mêmes.
Plus dur encore d'être un rat, donc.
Alors ne partez pas tout de suite, il y a aussi les musiciens. (Quel rapport ? c'est pour faire plus gai !) Un joueur de Oud nous a régalé de quelques uns de ses morceaux, et de ceux d'autres, comme Anouar Brahem, artiste tunisien dont il faut retourner écouter Parfum de gitane, sur les vrais disques ou les plateformes payantes, ou encore "Conte de l'incroyable amour", et plus rythmé, "Raf-raf ":
https://www.youtube.com/watch?v=1FzvwJjY-fk
Mais n'oublions pas de terminer en égyptien du sud avec Mohamed Mounir :
https://www.youtube.com/watch?v=mDqYn0XZTZw
Bises à tous et à bientôt !
Actualités :
merci de dérouler jusqu'en bas
C'est la rentrée des CONFERENCES 2020-2021
à MILLAU, Galerie LE SALON
et MJC ONET-le-CHÂTEAU
"POST-DéCONFINEMENT"
Bd des Capucines - 05 65 77 16 00
14 septembre – Christo et Jeanne-Claude, artistes emballants
21 septembre - Les Jardins japonais
12 octobre – Les jardins d’Orient
02 novembre – TAHARQA et les pharaons noirs
16 novembre – L’art de l’icône russe
30 novembre – Chagall et l’Ecole de Paris
14 décembre – Nijinski, Diaghilev et les ballets russes
2ème PARTIE : 2021 (dates sous réserve)
1er mars : Aubrey BEARDSLEY et la ligne Art Nouveau
15 mars : Hommage aux ALBERS
29 mars : BASQUIAT et l’Afrique
12 avril : Le romantisme d’Ilia REPINE
03 mai : éternel BOTTICELLI
17 mai : OLMEQUES
31 mai : Fernand LEGER : la vie à bras le corps
MORCEAUX CHOISIS post-déconfinement
En relation avec des expositions, des événements, ou bien pour souligner de nouvelles tendances sociétales de retour à la nature, le programme de l’automne qui arrive est éclectique. Il abordera aussi bien des artistes contemporains que des aspects plus classiques de l’art, illustrera des créations nationales mais saura se tourner vers divers Orients, en témoignage de mélanges et d’influences qui caractérisent toute créativité.
1ère PARTIE : 2020
01 – Christo et Jeanne-Claude, artistes emballants :
Pour rendre hommage à Christo très récemment décédé, et à l’occasion du report de l’exposition à Beaubourg, une revue enthousiaste des principales œuvres du couple mythique, resituées dans le grand mouvement du Land Art.
02 - Les Jardins japonais :
Des expositions auront lieu dans les temps à venir, au musée Guimet et Cernuschi, qui aborderont le thème des paysages de la campagne japonaise. Ici, grandeur nature bien qu’en images, une promenade vous sera proposée, du très sobre coup de rateau dans le gravier à la déambulation entre arbres et cascades, avec les couleurs changeantes de l’automne en cours ...
03 – Les jardins d’Orient :
Andalous, paradisiaques, édéniques, les jardins d’orient sont des oasis où l’on rêve de vivre éternellement … A travers miniatures et reconstitutions, nous voyagerons à l’abri des fleurs d’orangers, des panaches de palmiers et dans le sillon parfumé des figues mûres.
04 – TAHARQA et les pharaons noirs :
Si une grande partie du peuple de l’Egypte ancienne métissa ses origines africaine et orientale, des pharaons issus de l’actuelle zone soudanaise prirent effectivement le pouvoir sur tout le pays jusqu’à la Méditerranée durant quelques décennies au 1er millénaire avant JC. Le musée du Louvre présente le plus connu d’entre eux, Taharqa, une belle opportunité pour actualiser nos connaissances sur le contexte grâce aux fouilles archéologiques récentes.
05 – L’art de l’icône russe :
Quoi de plus emblématique qu’une icône, l’image par excellence ? Cette désignation a pris avec le temps l’exclusivité d’une pratique de la peinture sur bois, et connaît son lieu de gloire en Russie. Une incontournable manière de réviser des classiques, ne serait ce que pour constater que rien ne l’est jamais vraiment.
06 – Chagall et l’Ecole de Paris :
Bientôt encore, nous promet-on une exposition sur ce courant fameux qui ne fut constitué que par … des étrangers ! Entre Shtetl et capitale française, entre fantaisie peinte et rudesse de la vie quotidienne, la poésie colorée triomphe de l’adversité !
07 – Nijinski, Diaghilev et les ballets russes :
Des décors de grands peintres, des costumes de Léon Bakst, des chorégraphies à scandale et une musique endiablée, telle est la recette explosive qui fit le renom de cette danse infiniment renouvelée par ses protagonistes, et qui attira le tout-Paris au théâtre du Rond-point, flambant neuf lui aussi.
2ème PARTIE : 2021
08 : Aubrey BEARDSLEY et la ligne Art Nouveau
Ce dessinateur britannique impertinent de la fin du 19ème siècle devait voir sa rétrospective au musée d’Orsay après une présentation à la Tate Britain. C’est le bon prétexte quoi qu’il en soit pour s’intéresser à son œuvre pas toujours bien identifiée du grand public, mais qui garde un charme incomparable de maniérisme et de critique sociale.
09 : Hommage aux ALBERS
Et justice à Anni Albers, enfin présentée à l’égale de son artiste de mari ! Leur nom rendu célèbre par la fameuse Ecole du Bauhaus, est associé à l’avant garde du début d 20ème siècle et assimilé à une étape fondamentale de la création du design. En avant la forme et la couleur, avec l’exposition du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris !
10 : BASQUIAT et l’Afrique
Si le Centre Pompidou se voit dans l’obligation de reporter son exposition, prenons une longueur d’avance en explorant ce thème primordial du « pays d ‘origine » dans l’art de ce jeune prodige.
11 : Le romantisme d’Ilia REPINE
En partenariat avec la galerie Tretiakov de Moscou, le Petit Palais devait accueillir la première grande rétrospective consacrée à ce grand peintre russe ; son univers onirique et orientalisant ne manquera pas de nous séduire.
12 : éternel BOTTICELLI
Immédiatement identifiable par ses silhouettes sinueuses, ses visages juvéniles et ses thèmes allégoriques, ce standard du classicisme renaissant nous aurait-il déjà tout révélé ? Redécouvrons le modèle indémodable que nous promet pour une date inconnue, le très joli musée Jaquemard-André …
13 : OLMEQUES
Cette fascinante et très ancienne culture du Golfe du Mexique fait enfin l’objet d’une présentation à la hauteur, au musée du Quai Branly. Connue pour ses énormes têtes de pierre aux yeux en amande, elle ne manquera pas de nous faire accéder à bien d’autres trésors.
14 : Fernand LEGER : la vie à bras le corps
Et pour terminer en légèreté, la bande à Fernand réunie, on l’espère, au musée Soulages de Rodez, nous fera apprécier, outre la solidité de ses membres, la variété de ses coloris et la joie de ses simplicités.