Alexandrie Hi Alexandra Ha
C'est l'Eïd el-Kebir mi juin. Genre, Noël chez nous quoi. Le mouton qui était enfermé à l'étage au dessus ne bêle plus ... Heureusement, depuis deux ans la tuerie des animaux dans la rue est interdite. Pour l'occasion, la maison nous offre une grande "Garden Party" qui a été retardée afin que l'ambassadeur puisse y assister. Le champagne coule à flot, des lampions partout, on peut faire tirer son portrait avec ses amis, développement instantané avec lunettes fantaisies et chapeaux prêtés, ça défile ... Des ventaliteurs soufflent de la vapeur fraîche grâce à des bacs à glaçons incorporés ... Luxe et en même temps il fait si chaud, même la nuit tombée.
Et puis on danse, tout le hit parade disco des années 80 y passe, et même un peu les années 70 avec le fameux : "Alexandrie Hi, etc ..."
ça tombe bien, on a 4 jours de congé et on part là-bas avec les colocs. Je vais d'abord chez l'amie rencontrée à Louxor, jolie villa début 20ème siècle dans le quartier résidentiel sur une butte, avec jardins, piscine, beaux arbres en fleur. Quand on reste longtemps dans un pays comme celui-ci, on se sens vite fragile, la chaleur, les habitudes, la nourriture, la circulation, et en plus là, l'humidité de la mer. On ne s'y baigne pas, nous, délicats occidentaux sensibles à la pollution, ou alors sur la côte Nord, richissime et excentrée à plus de 30km.
J'avais très envie de découvrir cette ville d'origine non égyptienne, cosmopolite. Il faudrait plus de temps pour ressentir les choses. En tout cas elle est de taille plus humaine que le Caire. En ce qui nous concerne on va admirer la baie depuis un charmant restau grec, c'est déjà bien.
Puis on va visiter les musées ! Incorrigibles. Je loge justement à côté du musée national d'archéologie, toujours l'occasion de découvrir de belles pièces dans de beaux endroits.
Jolie tête grecque (on devrait dire macédonienne, Alexandre vient de par là-bas, et c'est la culture héllénistique : autour de la Grèce) issue de monument funéraire
Beau collier large (ouser en égyptien ancien) en fritte ou faïence bleue-vert dont la couleur a un peu passé avec le temps
Tête de grande statue en bois de l'ancien Empire égyptien, ça nous fait plus ou moins du - 2500 avant JC, et ce matériau est très rare dans le pays où il n'y avait guère que des sycomores qui étaient exploitables.
Une pyxide (boîte grecque) avec une svastika : croix d'origine indienne ( Vallée de l'Indus) propitiatoire, qu'on retrouve dans plein d'endroits, pas du tout qu'en Allemagne, et je parle des périodes anciennes. Quand les branches tournent à gauche, ça s'appelle une sausvastika. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur ce sujet ...
Ensuite, le musée de la civilisation gréco-romaine qui vient de réouvrir cet hiver après 18 ans de travaux, quelle chance ! Et c'est vrai qu'il est magnifique, ce que j'ai vu de mieux en matière muséologique en Égypte, et donc le plus récent aussi. Des rotondes très agréables, bordées de statues, ponctuent le parcours, rien n'est surchargé, les panneaux explicatifs sont bien faits.Un portrait d'Alexandre coiffé de la peau d'éléphant suite à sa conquête en Inde (justement !)
Une fascinante mosaÏque représentant la victoire de la reine Bérénice II, femme de Ptolémée III et mère d'Arsinoé III, ça fait du monde ...
Adorables terracottas qui témoignent qu'elles étaient peintes. Neuf, ça devait même être un peu fluo, j'imagine.
Le noeud d'Isis, à ne pas confondre avec ... : le signe de vie "ankh" bien sûr ! ici c'est un vrai ruban souple (enfin je crois) attaché entre les seins d'une prêtresse à cette déesse. Ces statues gisaient pour la plupart sous les eaux de la baie, non loin du célèbre phare .
La tête de Méduse dans son médaillon de plumes géométrisées, les modelés de la chair sont d'une délicatesse incroyable pour une mosaïque
Léda et le cygne ; on dirait plutôt un tatou, la pauvre.
On enchaine avec les catacombes de Kom el Shouqafa. Il y en a d'autres, peintes, très belles, mais on n'a pas le temps, pour la bibliothèque non plus, il faudra revenir, ce qui n'est pas exclu.
Ici, le culte aux défunts reste égyptien, même si les styles se mâtinent d'influences hellenistico-romaines.
C'est un dédale de galeries à partir d'un puits central, sur 3 niveaux de souterrains
Il y a des tombeaux de type sarcophages pour les personnages importants, et puis de simples niches quadrangulaires qu'on appelle les loculi.
Décor pour riches, avec Horus à gauche et sa tête de faucon, Anubis l'embaumeur au centre, et Thot avec son grand bec d'ibis à droite. La momie repose sur un lit à têtes et pattes de lions, et dessous, les vases canopes qui contenaient les viscères embaumés.
Non loin se situe la colonne de Pompée, qui n'est pas de lui mais de Dioclétien (cherhcez pas, c'est la faute des croisés), et où on trouve aussi un Sérapeum : souterrain pour les tombes des taureaux sacrés Apis, liés au culte du dieu égyptien Ptah à l'origine, puis ils ont inventé un dieu métis gréco-égyptien pour fédérer tout le monde (grecs, etc) : Sérapis. Il ne reste qu'une statue taurine au fond d'un couloir un peu vide. Ici, la colonne de Pompée-les-nuages, et les recrachait après 😁. Son monolithisme est impressionnant.
Pour finir, retour au Caire et dans une des plus belles mosquées du pay : celle de Sultan Hassan , roi mamelouke du 14ème siècle.
Très richement décorée de marbres de couleur, de médaillons sculptés et parfois peints, panneaux ajourés
Allez, ce soir c'est fête de la musique au parc el Azhar, un programme concocté par l'institut français et celui allemand, ça promet. Je ne crois pas qu'il y aura les sirènes du port d'Alexandrie.
Bises franco-égyptiennes.
Bric à brac
3 Mois déjà ... Les comptes à rebours commencent déjà, à telle date il faudra avoir fini l'inventaire, le stagiaire pour la partie informatique est arrivé, il va falloir tout mettre en ligne, la rédaction du mémoire avance, voilà pour le travail.
Que ça ne nous empêche pas d'aller faire une ballade en felouque sur le Nil !
On respire un peu et on retrouve de l'espace au fil de l'eau. On ne peut pas aller très loin car il y a des ponts partout et le grand mât ne passe pas dessous, Qu'à cela ne tienne, on a payé pour une heure et on en veut pour notre argent, alors on refait un petit tour quand la fontaine se déclanche, avec de grands effets de jets en tourbillons de haut en bas (difficiles à rendre en photo et trop loin pour une vidéo).
C'es le début du week end et des bateaux circulent avec des musiques égyptiennes à tue-tête et des jeunes qui chantent.
On trouve de l'apaisement aussi dans les jardins qui entourent le musée de l'agriculture qui est fermé. Il y a des tas de plantes et de mini jardins reconstitués, un peu kitch, un peu chinois, et des stands de bricoles à acheter.
A défaut, on part visiter le nouveau musée de la civilisation égyptienne. Nom abusif qui recouvre tout depuis l'Antiquité jusqu'à maintenant ... Ils auraient au moins pu mettre les civilisations au pluriel, mais le propos est d'affirmer une continuité qui n'existe pas, et de cacher ce qu'il y a de moins glorieux mais ça je ne peux même pas raconter car ça craint carrément ...
Un détail significatif : un de nos directeurs a rencontré le nouveau responsable des Antiquités au ministère égyptien et il parait qu'il passe sa journée à signer des papiers, 1500 par jour, ce qui représente 10 stylos ! Des stylos égyptiens, mais quand même ...
En tout cas le monument est pompeux, comme la mise en scène de l'entrée, mais le parcours a certains mérites didactiques, un effort muséographique à grands frais et on trouve même un document juif , si !
L'esplanade d'entrée est immense, et ce n'est pas l'ombre des accacias royaux (qui fleurissent en rose après les flamboyants rouges) qui nous protège beaucoup. On nous emmène en voiturette de golf jusqu'à la porte principale, on se croirait dans un aéroport ...
Il y a des formes pyramidales inversées partout, peut-être parce qu'au sous-sol il y a toutes les momies des pharaons ... interdit de les photographier.
L'ancien musée des textiles a été rapatrié dans une salle annexe, débauche d'espace là encore, on ne peux pas dire que ça n'est pas mis en valeur !
Un slip (pas sale, seulement un peu abimé) de Toutankhamon
Mode d'emploi ...
Au fait, l'objet mystère, c'était une chaussure ottomane, avec des pilotis et une petite sangle par dessus pour glisser le pied. En période de mousson en Inde, ça doit être pratique.
Sur mon lieu de stage, c'est le bazar, on croirait une foire à la brocante :
En fait, c'est pour le tournage d'un film, ils ont tout vidé le rez-de-chaussée et remettent un mobilier différent. Il parait qu'il y a des vedettes égyptiennes, mais comme je ne les connais pas ...
On continue dans le même style dans le quartier de Zamalek.
Un café et une galerie d'antiquaire se jouxtent, on ne sait plus très bien quand on est dans l'un ou dans l'autre.
Une égytpienne repeint tout ce qui lui tombe sous la main
Un tableau de fils ! Je n'ai pus vu ça depuis des années !
Avec les copines on se dirige direct dans ce petit salon pour boire un coup. Il y a plein de rayonnages avec de livres, des romans à l'eau de rose des années 60, et au milieu, des revues d'égyptologie des années 90 qui nous attendaient. J'imagine un égyptologue parti à la retraite, qui habitait le quartier et qui a déménagé ...
Pour finir, un petit tour dans les rues, bon, j'ai dû me perdre, voilà où je me retrouve :
Alors à très bientôt, rendez vous à l'angle du présent et du futur proche.
Plein de bises
La transpiration du Caire
Le scénario du grand chaud a commencé. Jusqu'à il y a quelques jours, il y avait de la fraicheur le soir et un peu de vent en journée. Mais là, 40, 41, 42 ?... 43 ! Je lutte pour ne pas allumer la clim dans ma chambre, mais au bureau je suis avec des filles qui vivent en Andalousie, je me suis dit : elles sont résistantes à la chaleur. Pas du tout ! Elle mettent la température à 24 et je me gèle. Alors qu'une information a eu lieu sur place il y a à peine 10 jours, comme quoi il faut régler à 8 degrés en dessous de la température extérieure, on est loin du compte.
Les flamboyants ont fleuri. L'air hoche doucement les grappes écarlates qui les coiffent. Leurs fleurs, quand elles tombent, dessinent un éventail qui se flétrit si vite.
Ces derniers temps, histoire de l'Égypte islamique. Tout d'abord une danse traditionelle du bâton qui se pratique plutôt dans le sud.
Un truc de mecs en robes longues ...
Je retrourne vaillamment sur des lieux visités il y a bien longtemps : La mosquée Ibn Touloun d'abord. C'est ma favorite. J'aime ce minaret hélicoïdal sur sa base carrée qui en fait une tour de Babel et me fait fantasmer sur la Malwiya de Samarra (pour les curieux, je vous laisse chercher ..)
Je monte tout en haut, c'est un peu vertigineux, mais un bon vent frais souffle encore et je suis à l'ombre.
Autour de la cour il y a un portique où une femme balaie avec une feuille de palmier qui fait bien 5 m de long. Au centre, la fontaine aux ablutions.Juste à côté, je découvre la maison du Major anglais Gayer Anderson qui date du début du 20ème siècle. Elle est remplie d'oeuvres d'art intéressantes mais pas toutes égyptiennes, je me contente de vous montrer l'intérieur
Mon prochain lit, un beau plafond et un moucharabieh avec petit vantail intérieur qui donne sur la pièce en dessous. Malgré tout l'entretien et sans doute les rénovations, je trouve ce lieu un peu miteux et une survivance du passé qui ne m'enchantent pas.
Je retourne au musée islamique. Là tout est refait à neuf, et du coup, un peu trop à mon goût ... Entre les deux ...
En vrac : petit paradis de carrelage bleu chinoisant et tressage reproduit très finement en marquetterie
Petite figurine féminine nue en ivoire, et visage d'homme peint : on avait dit pas de représentation humaine ?
Un lapin/lièvre la fleur entre les dents (du point de vue du vocabulaire arabe, les cultures islamiques ont tendance à confondre les deux animaux, sauf en Espagne) et des sirènes : on avait dit pas de femmes nues !
Le plus petit Coran que j'aie jamais vu (5cm de large), celui d'un pèlerin, et un livre de médecine, je suis dingue de ce graphisme savant.
Les capotes de l'époque ... Bon je sais c'est de mauvais goût, ce sont des fioles à parfum et puis une devinette : quel est l'objet de droite sur la photo en dessous ? (ceux qui savent déjà n'ont pas le droit de jouer)
Ce que je trouve triste, c'est que les panneaux d'explications des différentes sections témoignent d'une justification répétée sur les qualités de cette civilisation en Égypte : du style "nous aussi on a eu des sciences et des scientifiques importants", ou alors, "de grands occidentaux ont dit du bien de notre patrimoine culturel".
Par contre, il y a un dispositif important pour les visiteurs ayant des handicaps visuels, avec des maquettes en bois et des textes en braille.
En sortant, je repère ça
Ce n'est pas un mur de briques, c'est une boulangerie. Il y a même quelque chose qui ressemble à un pain au chocolat, et j'avoue je craque et en achète un. Ressemble seulement : pas de chocolat dedans !
Bon je vous laisse, il faut que j'apprenne ma leçon d'arabe : il dois savoir dire "combien vous voulez de pots de yaourt ?", alors que je ne mange pas de laitages, ça m'embête !
Bises dégoulinantes
Les égyptiens
Une amie me demandais si je rencontrais des égyptiens. Je reconnais que je suis souvent avec des français, vu ma situation, mais c'est vrai que c'est important de ne pas oublier les gens qui nous accueillent.
Tout d'abord je veux rappeler que certaines personnes qui lisent ce blog connaissent bien mieux l'Égypte et ses habitants que moi, d'avance je leur demande pardon. Et puis en 1988 (ça nous rajeunit pas), j'ai fait un séjour d'un mois dans le Delta lors duquel j'étais en immersion et ai donc rencontré plein d'égyptiens, des profs et assistants de l'université où on était accueillies avec une amie, et aussi leurs familles, et puis les commerçants de la ville, les enfants qui nous jetaient des cailloux quand on faisait du vélo, les gens des villages où on a été invitées, les copains de ces derniers, je me souviens d'une ballade nocturne en felouque (bateau à voile triangulaire et à rames) sur une branche du Nil ...
Bon, c'est le passé.
intermède : les jardins d'El Azhar au Caire, avec en fond, la citadelle de Saladin et la mosquée de Mehemet Ali)
Ici, mon égyptienne préférée, c'est une dame qui vend des légumes au bord du trottoir sur l'avenue Qasr el Aïni, un boulevard à 4 voies hyper circulant, bruyant et pollué. Elle est assise là, tous les matins et jusqu'au soir sur sa couverture, habillée de noir avec son visage tout rond et souriant, on se dit bonjour et elle essaie de me vendre de la menthe car j'en achète de temps en temps, mais il faut dire qu'un bouquet me dure au moins 3 semaines ... Elle m'appelle "habibi", ça veut dire chérie, et moi je l'aime.
Mon autre égyptienne préférée, c'est une femme de ménage sur mon lieu de stage, elle est aussi assez ronde et tellement gentille, toute vêtue de rose pâle, elle me parle en égyptien comme si je comprenais et je réponds comme si j'avais compris. Elle est hyper efficace et très soigneuse, elle enlève les choses de mon bureau une à une et ne veux pas que j'y touche, alors que c'est vraiment le bazar, elle passe des produits qui sentent bon, enlève la poussière partout, me fait un joyeux tourbillon et quand elle repart je lui dit merci dix fois et je reste toute étourdie de reconnaisance; Je n'ai pas l'habitude qu'on fasse tout ça pour moi, et elle, elle le fait pour tout le monde. Elle s'appelle Sana' et elle m'appelle 'Amar, j'ai demandé, ça veut dire "la belle", en référence à la lune qui est toujours belle ... Que dire ? Je suis comblée.
deuxième intermède : les mannequins du Caire
On a droit aussi dans ce lieu (j'y passe au moins 35 heures par semaine) à des cours gratuits, offerts par la maison ... Je vais donc au yoga, avec une toute jeune professeur qui nous fait bien transpirer, puis à la fin elle nous fait allonger et nous dit "wrilâââââxe your legs, wrilââââxe your arms", et on a vraiment envie de le faire, elle aussi je l'aime.
Il y a encore les cours d'arabe (égyptien), avec Ahmed, agrégé d'arabe et complètement francophone évidemment. Il nous enseigne une méthode liée à l'inconscient, j'espère que ça va marcher parce que j'ai beaucoup de retard. Il est très sympa aussi, et doit un peu s'ennuyer avec des débutants comme nous.
Il y a presque un tiers de personnel égyptien dans la boîte, personnel de droit local selon la formule officielle (ça veut dire pas très bien payé), et je commence à les connaître un peu mieux, certains parlent français, d'autres seulement anglais. On a passé un week end au Fayoum avec un d'entre eux, rasta quarantenaire qui connait les bons plans, et cherche toujours la femme de sa vie. Il travaille au laboratoire de carbone 14, où un de ses collègues a bien voulu nous faire une visite guidée pour qu'on comprenne un peu mieux comment ça fonctionne. Le problème est que le matériel est déjà ancien, et côute très cher à entretenir, encore plus à renouveler.
troisième intermède : le café Oum Kalthoum (célèbre chanteuse) dans le souk
Et puis il y a tous les égyptiens que je croise, par exemple le monsieur qui passe plusieurs fois par jour dans la rue où j'habite, en criant "Vech-vechia", ce qui viendrait de l'italien "vechia ropa", les vieux vêtements, car il ramasse dans une cariole tout un tas de choses que les gens ne veulent plus et qu'il trouve à revendre je suppose. Les enfants qui nous disent simplement "hello", et les ados qui se moquent de nous et parfois nous agressent verbalement. Encore une fois, pas besoin de parler l'arabe pour comprendre.
Hier il y a eu sous nos fenêtres une altercation sévère et qui a bien duré une demi heure, entre la police et une femme qui s'était mal garée. Elle s'est défendue comme une lionne, a rameuté tout le quartier, ça criait hyper fort, j'avoue que je ne sais pas le fin mot de l'histoire, mais je l'ai admirée de répondre comme ça, on a juste eu peur qu'ils en viennent aux mains, mais ici les hommes n'ont pas le droit de toucher les femmes;
Sauf que l'autre jour dans le métro, un petit jeune a bien réussi à me mettre la main aux fesses, je me suis aussi mise à crier, mais en anglais, et comme il n'y avait que des hommes dans la rame (d'habitude je monte dans le wagon réservé aux femmes mais là j'étais fatiguée et j'ai oublié), ils l'ont jeté sur le quai à la station suivante. Je suppose que ça donne une bonne image d'eux, mais je n'oublie pas qu'on est dans un pays hyper machiste.
Quatrième intermède : dure vie de bord de piscine au Fayoum avec les colocs.
Au Fayoum (sorte de grande oasis accolée à la vallée du Nil, au sud ouest du Caire), on respire et on nage, mais pas dans le lac Karoun qui a une couleur peu engageante. La piscine, c'est plus sûr. On rencontre là un couple d'égyptiens genre nouveaux riches qui nous parlent de yachts qui font taxis dans les marinas de el Gouna à la Mer Rouge. Trop snobs pour moi.
Une prochaine fois je vous parlerai peut être des égyptiens de l'Antiquité, bon allez ça risque d'être barbant ... Sans compter que je ne les connais pas personnellement !
Bises à tous et tenez vous à l'ombre
Vacances
Avec la fin du Ramadan et l'Aïd (qui n'est pas l'Aïd el Kebir, qui aura lieu plus tard, ben tiens j'apprends quelque chose), il y a les congés que ne connait pas le centre de formation continue qui gère mon planning à la Fac .... Et comme ici il y a des fériés français qui sont ignorés (1er mai, 8 et 9 mai, Pâques, etc...), je fais un lot et je pars dans le sud, direction Louxor, la Thèbes Antique.
Le voyage en train n'est pas de tout repos, départ en retard en pleine nuit, mais que l'aube est belle dans cette chère vallée du Nil... Arrivée sans encombre au Centre franco égyptien de Karnak qui m'héberge, c'est bon de quitter la grosse ville et de trouver du calme :
Non loin coule le Nil si bleu qu'il doit ce nom au sanscrit via les grecs : Nil, ça veut dire bleu !
(en face : la montagne thébaine qui abrite des millliers de tombes ... bon allez des centaines au moins)
Je rencontre d'autres stagiaires, en architecture, un compagnon tailleur de pierre, un doctorant de Lyon dégouté du métier (pléonasme en égyptologie, il appelle ça "le métier qui tue les passions)
Bref tout le monde est très sympa et me voilà embarquée à bosser gratuitement pour ceux qui ne connaissent pas, car je suis la seule assez bête pour faire des visites guidées non rémunérées alors que c'est mon métier, mais il y a des contreparties : un hébergement m'attend à Alexandrie quand je veux, pas mal.
Alors nous voilà partis, J'avoue, je ne vibre plus comme il y a seulement quelques années quand je rentre dans les tombeaux profonds de la Vallée des Rois, mais les plafonds astronomiques sont toujours sidérants :
Chaque personnage représente soit une étoile, soit une constellation, ou encore un génie ou une divinité qui accompagnent le soleil dans sa navigation nocturne, c'est-à-dire sur ce qu'ils appellent le Nil souterrain, une circulation qui va donc d'Ouest en Est. Et si le Roi défunt arrive à faire tout le trajet sur la barque solaire, et bien il renaitra pour l'éternité. C'est un peu comme une BD du point de vue visuel.
Ensuite, direction Vallée de Nobles, genre les vizirs qui se sont fait faire de belles tombes, mais qui n'ont pas droit au destin post mortem exceptionnel du pharaon. La primeure esthétique revient à Ramose (prononcer Ramosé):
Période de grand clacissisme où tout le monde est beau, dans des bas-reliefs très fins qui cisèlent des perruques à faire défriser celle de Louis XIV. Une découverte pour moi : la tombe d'Ouserhat, qui montre des peintures naturalistes très délicates et variées:
Je fais le guidage deux fois pour le temple de Louxor, à la nuit tombée il est illuminé et reste ouvert, mais vu mon téléphone je n'ai même pas essayé les photos. Après ça, on se régale d'un repas un peu gras mais dans le cadre très agréable d'un restaurant du quartier (Sofra, si jamais ).
Bien sûr, passage par le temple de Karnak, immense temple de 100ha dédié à Amon, dieu primordial local (ça veut dire "le caché", quelque chose comme un principe vital commun à tout ?), qui s'est collé à Ré, le dieu-soleil ; et je sais que les colonnes de la grande salle hypostyle (sur colonnes donc, 134 ici) ont subi un heureux nettoyage de leurs peintures et j'ai hâte de voir ...
Bon,, avant, c'était pas aussi net, les couleurs, et étonnamment, ce qui ressort le plus c'est le jaune, qui était censé remplacer l'or. (alors que les colonnes sont des boisseaux de papyrus stylilsés). Au total, on pense que ça devait ressembler à qq chose comme ça :
Et oui, on est tout petit dedans.
Avant de repartir, un court passage chez ma copine :
Jolie maison à double coupole, rien de tel contre la chaleur.
Bon, ça n'a pas raté, j'ai attrapé une rhino pharyngite avec la clim du train, je rentre au Caire un peu pitoyable, mais je me soigne. Après une journée de reprise seulement, le week end est là et je pars visiter le quartier copte : Tout d'abord le musée, dans un très beau palais du début du 20ème s de style mamelouk (turc quoi, bon on n'a pas d'exemple de palais copte, que des églises, des monastères et des ermitages). J'en retiens surtout une galerie de visages aux yeux un peu hallucinés :
Adam et Eve, c'est chaud au Paradis, mais plus pour longtemps
La période copte correspond aux tout premiers siècles de notre ère, les premiers chrétiens d'ici, et ils sont vite arrivés, vu où se trouve la Palestine .... D'abord il faut qu'ils se cachent, ils squattent des tombes antiques, inventent des symboles non identifiables. Puis arrive ce qu'ici on appelle la période byzantine (alors qu'en Grèce cette appellation désigne l'art à partir du 16ème s), car Byzance reconnait et adopte le christianisme, et en profite pour envahir un peu le côté Est de la Méditerranée. Quand les gars du coin s'aperçoivent que c'est moins "friendly" qu'espéré, ils te leur collent un schisme : et pan ! Voilà les coptes.
Bon, c'est un peu à l'emporte pièce mon histoire mais j'espère qu'on comprend.
Entre autres jardins, et cours élégantes, un puits de lumière en tambour de coupole très habilement décorée :
Voilà, un petit tour culturel pour faire le plein avant un moment, car d'autres vacances ne sont pas prévues, mais il y aura de beaux week ends !
Prenez soin de vous et bisous
Popotins de couloir
Alors cette fois-ci, j'ai vu des chats ....
Non, je rigole
Si bien sûr j'en ai vu mais j'arrête de vous en parler.
Je croise en fait plein de gens, et c'est toujours un peu surprenant pour moi. Je parle de mon lieu de stage. J'étais rassurée l'autre jour de penser que je perdais le meilleur de moi-même comme on dit, dans les mêmes toilettes que le n°1 du lieu ... En fait, ça n'aurait pas dû arriver, c'est que je suis distraite, il y a pourtant une pancarte à l'entrée commune qui dit, par le biais d'un double petit logo : hommes/femmes. Comme il y a 2 WC, j'aurais dû y penser : à gauche celui des homme, à droite celui des femmes ... Comme une idiote, j'ai cru que c'était mixte ... Mais on est en Égypte, atterris ma cocotte !
J'étais aussi rassurée de croiser le n° 2 qui en sortait, le pantalon de son beau costard tout mouillé des éclaboussures du lavabo, sur le devant, et à l'arrière le pan de sa veste encore pris dans le pantalon ...
De telles éminences ! Des titres ronflants en veux-tu en voilà, ça accueille l'ambassadeur et sa clique, ça côtoie les ministres, et ça reste humain .(et ça fait caca tous les matins, je sais je n 'ai pas pu résister)
Sinon j'ai commencé les visites.
J'ai pu me retrouver dans ce Caire ancien, le souk, les marchés, les petites rues, Bab el Zuweila avec ses 2 tours, porte médiévale dans les remparts, les khans façon aquarelles de David Roberts (je ne dis pas ça par rapport à la qualité de mes photos ...), et le marchand de glace, pas celles qu'on croit :
Direction la mosquée bleue, qui a été restaurée dans les années 2010, et qu'on nomme ainsi parce qu'un Sultan a fait rajouter des faïences d'Izmir, au fond. Style ablak (alternance des couleurs des claveaux).Tout est tellement turc !
Je m'y trouve juste pour l'appel à la prière du midi, il fait déjà chaud. C'est en fait depuis un palais qui jouxte la mosquée.
Puis le palais Manyal, une autre turquerie dont je ne vous montre que ce qui m'a paru moins kitch, ça m'a pas mal rappelé Topkapi à Istambul. Les lacis géométriques sans fin (car on peut suivre une seule ligne en continu dans l'ensemble du motif sur panneau de bois), les fenêtres façon moucharabieh, et les incrustations de pietra dura (les mosaïques au sol) font mon bonheur
Je ne saurais terminer sans une antiquité digne de ce nom :
Un des tableaux dans la salle du trône, vous remarquez ?La pyramide est rose ! Encore un coup des extra-terrestres !
Non, ce que je voulais pointer, c'est le niveau de l'eau : il y avait encore une crue du Nil, et de la végétation au pied des monuments. Maintenant il a poussé un grand musée qui n'est même pas ouvert.
Et les terres maraîchères autour du Caire ont été vendues à des promoteurs qui construisent des immeubles pas finis pour ne pas payer les taxes foncières, des compounds comme "New Cairo", (qui n'est pas la nouvelles capitale, elle est à 60km dans le désert), bon, ça a bien changé depuis Imhotep ...
J'apprends tout ça et d'autres choses en bonne compagnie, des normaliens/chercheurs/CNRS de Lyon , des architectes du campus Condorcet à Paris, des agrégés d'arabe, des papyrologues byzantinistes ou coptisans, et on nous raconte aussi comment sont organisées les sessions de Capès à l'oral ; en reste, quelques égyptologues sont moqués pour leur désignation pédante des périodes de l'histoire. Et puis un peu de potins, qui est en couple avec qui, ou l'a été, qui il vaut mieux éviter, ou sur qui on ne peut pas compter. En tout cas on est invité à l'Iftakh du 4 avril, c'est le repas de rupture du jeûn, et là, je vais encore en entendre ...
A vous la terre !
Bises
Ramadan pétaradant
Le ramadan a commencé. Les gens font péter encore plus de pétards que d'habitude. J'avoue que c'est un travail d'apprendre à ne plus sursauter quand ça éclate à côté de soi, ou même plus loin. Eux y arrivent très bien.
Dans les bureaux, le personnel égyptien passe nous offrir très gentiment des petites lanternes qui symbolisent ce mois, soit sous forme de porte-clés, soit en genre de bibelot qui s'allume quand on l'agite. Il y en a des grandes comme ça un peu partout aux devantures des boutiques.
Les horaires changent : le prières, les ouvertures de sites officiels, les repas bien sûr.
Qui dit ramadan dit nourriture. Alors je commence par le pire et je termine par le meilleur ?
Allez !
Quand je sors du bureau ce soir-là, avant le coucher du soleil, il y a sur un trottoir plein de gens attablés qui attendent et à côté, un jeune buffle est attaché à un réverbère, muselé bien serré, la tête à l'horizontal. Il est tout crotté de sa propre bouse et ses yeux sont affolés, il n'arrive même pas à mugir. Je me dis : "Celui-là connais son destin", tout en ne croyant pas ce que je pense .... Ils ne vont tout de même pas le tuer là pour le bouffer, sur le trottoir ?
Le lendemain matin je repasse dans l'autre sens. Eh ben si ! N'en croyant pas mes yeux, je vous réserve la photo, n'ayant pas eu le coeur à faire celle de la veille ...
Bon, voilà. Parfois pour ce repas du soir les terrasses sont pleines, parfois un peu plus vides. Il y a les restaurants pour ceux qui peuvent payer, et les petits coins pour ceux qui ne peuvent pas mais avec qui ont partage. Hier au marché une famille m'a même invitée à m'attabler avec elle. J'ai apprécié, même si j'ai refusé, vu mon régime drastique.
En revenant par les rues adjacente, je contemple les voitures à pyjamas, ces housses plus ou moins modernes dont on les couvre pour les protéger de cette fameuse poussière. Parfois, elles sont un peu usées. Je suis contente j'ai fait mes courses. Et pris le métro pour y aller ! Je me souviens qu'au début quand il a ouvert (réalisé par les français m'avait-on dit), tout était écrit seulement en arabe, et j'avais beau m'être initiée à déchiffrer cette langue, ma copine ne me faisait pas confiance et n'avait pas voulu le prendre. Du coup je me renseigne, tout est aussi en anglais maintenant. Pourquoi je suis un peu stressée alors ? J'y vais et je me rappelle : on est en Egypte, avec toute la part du Inch'Allah que ça suppose. Et à la correspondance, plus d'indication sur ma direction. Deux charmants contrôleurs sont là pour m'expliquer, ah oui il faut que je j'aille sur le quai opposé et là des km de couloirs et d'escalators m'attendent. C'est ça ou marcher le long du Nil, mon choix est fait. Et mon placard est plein. J'ai pu me faire des bons légumes à la sauce cacahuète (l'Egypte produit beaucoup d'arachides), du pain à la sauce tahina (crème de sésame) avec cumin et sel de l'Himalaya, et du riz au tofu. Oui parce que je vais dans une des rares boutiques bio de la ville, en France ça passe déjà pour être un peu snob, alors ici ... En tout cas mon coloc n'a pas rechigné quand je lui ai proposé une part de mon financier à la pistache, même s'il n'avait pas trop le goût de pistache.
Ensuite je voulais faire des visites culturelles mais j'ai oublié les horaires du ramadan et tout était déjà fermé quand je me suis pointée. Pas grave, je vais me promener dans le quartier, l'île de Roda. Là je trouve un magasin de choses pour la maison et la cuisine, ça tombe bien il me faut un entonnoir. Et me voici à nouveau parmi les chats, ça nous change; au début on ne les voit pas et puis soudain on se dit "drôle d'article en vente tout de même !" ça bouge un peu, on sent qu'on dérange. Du coup on m'a précisé pour les rats que j'ai cru voir la nuit, que ce sont plutôt des genres de petites fouines mais les egyptiens les considèrent quand même comme des rats. Une française qui en a vu une au fameux restaurant Felfela a juré qu'elle n'y retournerait pas.
Alors bon appétit et à bientôt !
Take Caire
Le Caire ...
Je prends, ou plutôt il me prend, à bras le corps et l'âme.
Pas de demi-mesure, tout est trop pour les occidentaux dépassés : trop grand, trop bruyant, trop agité, trop peuplé. Vous connaissez peut être la petite blague ; combien y a-t-il d'habitants au Caire ?
Réponse : huit ...
Pourquoi ? Ne regardez pas sur wikipedia, ce n'est pas ça dont on parle
Parce que les cairotes sont qu'huit !
Les nôtres sans doute, se dit-on en arrivant.
Ici les femmes disent "Les hommes passent, la poussière reste." On a envie de généraliser, même si en fait, les hommes sont là et la poussière aussi. Une lutte incessante des deux. Je me disais que sans doute la nouvelle capitale, New Cairo, Sissi City comme certains la nomment, a été construite de béton et d'asphalte, pour y échapper. Mais ceux qui la connaissent m'ont dit ne pas avoir ce sentiment.
J'ai marché le long du Nil où la promenade de la corniche spécialement conçue pour les vélos et les pétons, est fermée. Alors il faut marcher sur la rue, le long du trottoir si on peut, à côté des voitures plutôt, qu'elles roulent ou pas. J'ai même vu un homme, sur une voie rapide, qui s'acheminait en direction d'un sous-terrain, après un over-drive en plein centre-ville, J'avoue que j'ai eu peur pour lui, mais il était tout à son affaire et si tranquille. Après avoir avalé quleques tonnes de gaz d'échappements et craint pour ma vie aussi, j'ai bien compris que si on ne se lance pas on n'avance pas.
Les chats du Caire
Des chats assez miteux envahissent la ville. Pas grand chose à voir avec la fière déesse antique Bastet et son profil abyssin, même s'il se retrouve chez les représentants faméliques de la cité contemporaine, n'en est que le souvenir. Ils sont là parce que les humains veulent bien, ils sont utiles pour lutter contre les rats et autres rongeurs. La vie ou la subsistance est rude pour tous. Je ne parle même pas de tous ces pauvres hères, hommes ou femmes (en principe celles-ci ont toujours quelque chose à vendre, ne serait-ce que des mouchoirs, la prostitution étant dissimulée), qui vivent ou dorment à même le trottoir, et de plus en plus, beaucoup de travailleurs mal ou peu payés, me dit-on.
Le sort des chats est misérable, on quête sa nourriture, on se bat, ici un oeil crevé, là une patte en moins, quand ce n'est pas purement et simplement un cadavre qui git dans la rase. Dans l'immeuble il y en a 2 qui m'ont reprérée. Un gros à l'oreille cassée, aux yeux tristes qui pourraient devenir méchants, et un jeune tout fin. Les deux ont des miaulements à fendre le coeur derrière la porte de service, et qui deviennent tout aigüs quand ils me voient. Je cherche comment ne pas céder et faire attention à ce qui'ls ne franchissent pas le seuil à mon insu, car ensuite il faudrait gérer tout ce qui va avec.
Sur mon lieu de travail, quelques uns ont été stérilisés,et sont clandestinement nourris par une personne charitable. En signe de reconnaissance, on leur a coupé le bout d'un oreille ... Cela n'empêche pas des maraudeurs de s'infiltrer pour venir reluquer leur gamelle voire se servir dedans. (suite en dessous des photos)
La nuit, de ma fenêtre, j'aperçois leurs insaisissables proies : les rats. Seulement des silhouettes furtives qui vont d'ombre en ombre dans la rue à peine éclairée, quand enfin tout redevient à peu près calme, ce qui reste toujours relatif au Caire. L'un d'eux pousse un cri strident. Je me dis qu'il appelle les autres. En fait, je crois qu'il a détecté l'arrivée d'une moto dont le phare balaie bientôt le passage, il est le guetteur qui donne l'alerte.
Il y a aussi cette anecdote lue dans un petit recueil écrit par l'egyptologue Emile Chassinat en 1907, qui raconte que dans le premier local de l'Institut français d'archéologie au Caire, les rats grignottaient les chapeaux de la femme du fondateur, Mme Maspéro, et même la base des bougies dont ils se servaient pour s'éclairer, alors qu'elles continuaient flàamber, et jusqu'à ce quelles s'effondrent sur elles-mêmes.
Plus dur encore d'être un rat, donc.
Alors ne partez pas tout de suite, il y a aussi les musiciens. (Quel rapport ? c'est pour faire plus gai !) Un joueur de Oud nous a régalé de quelques uns de ses morceaux, et de ceux d'autres, comme Anouar Brahem, artiste tunisien dont il faut retourner écouter Parfum de gitane, sur les vrais disques ou les plateformes payantes, ou encore "Conte de l'incroyable amour", et plus rythmé, "Raf-raf ":
https://www.youtube.com/watch?v=1FzvwJjY-fk
Mais n'oublions pas de terminer en égyptien du sud avec Mohamed Mounir :
https://www.youtube.com/watch?v=mDqYn0XZTZw
Bises à tous et à bientôt !
Actualités :
merci de dérouler jusqu'en bas
C'est la rentrée des CONFERENCES 2020-2021
à MILLAU, Galerie LE SALON
et MJC ONET-le-CHÂTEAU
"POST-DéCONFINEMENT"
dans des conditions de respect maximal de vos personnes et de votre santé !
MERCI DE RESERVER VOS SEANCES A L AVANCE sur oudjat6@gmail.com
ET MJC ONET-LE-CHÂTEAU
Bd des Capucines - 05 65 77 16 00
1ère PARTIE : 2020
14 septembre – Christo et Jeanne-Claude, artistes emballants
21 septembre - Les Jardins japonais
12 octobre – Les jardins d’Orient
02 novembre – TAHARQA et les pharaons noirs
16 novembre – L’art de l’icône russe
30 novembre – Chagall et l’Ecole de Paris
14 décembre – Nijinski, Diaghilev et les ballets russes
2ème PARTIE : 2021 (dates sous réserve)
1er mars : Aubrey BEARDSLEY et la ligne Art Nouveau
15 mars : Hommage aux ALBERS
29 mars : BASQUIAT et l’Afrique
12 avril : Le romantisme d’Ilia REPINE
03 mai : éternel BOTTICELLI
17 mai : OLMEQUES
31 mai : Fernand LEGER : la vie à bras le corps
Inscription et conditions auprès de la MJC
MORCEAUX
CHOISIS post-déconfinement
En
relation avec des expositions, des événements, ou bien pour
souligner de nouvelles tendances sociétales de retour à la nature,
le programme de l’automne qui arrive est éclectique. Il abordera
aussi bien des artistes contemporains que des aspects plus classiques
de l’art, illustrera des créations nationales mais saura se
tourner vers divers Orients, en témoignage de mélanges et
d’influences qui caractérisent toute créativité.
1ère
PARTIE : 2020
01 – Christo et Jeanne-Claude, artistes emballants :
Pour
rendre hommage à Christo très récemment décédé, et à
l’occasion du report de l’exposition à Beaubourg, une revue
enthousiaste des principales œuvres du couple mythique, resituées
dans le grand mouvement du Land Art.
02 - Les Jardins japonais :
Des
expositions auront lieu dans les temps à venir, au musée Guimet et
Cernuschi, qui aborderont le thème des paysages de la campagne
japonaise. Ici, grandeur nature bien qu’en images, une promenade
vous sera proposée, du très sobre coup de rateau dans le gravier à
la déambulation entre arbres et cascades, avec les couleurs
changeantes de l’automne en cours ...
03 – Les jardins d’Orient :
Andalous,
paradisiaques, édéniques, les jardins d’orient sont des oasis où
l’on rêve de vivre éternellement … A travers miniatures et
reconstitutions, nous voyagerons à l’abri des fleurs d’orangers,
des panaches de palmiers et dans le sillon parfumé des figues mûres.
04 – TAHARQA et les pharaons noirs :
Si
une grande partie du peuple de l’Egypte ancienne métissa ses
origines africaine et orientale, des pharaons issus de l’actuelle
zone soudanaise prirent effectivement le pouvoir sur tout le pays
jusqu’à la Méditerranée durant quelques décennies au 1er
millénaire avant JC. Le musée du Louvre présente le plus connu
d’entre eux, Taharqa, une belle opportunité pour actualiser nos
connaissances sur le contexte grâce aux fouilles archéologiques
récentes.
05 – L’art
de l’icône russe :
Quoi
de plus emblématique qu’une icône, l’image par excellence ?
Cette désignation a pris avec le temps l’exclusivité d’une
pratique de la peinture sur bois, et connaît son lieu de gloire en
Russie. Une incontournable
manière de réviser des classiques, ne serait ce que pour constater
que rien ne l’est jamais vraiment.
06 – Chagall
et l’Ecole de Paris :
Bientôt encore, nous
promet-on une exposition sur ce courant fameux qui ne fut constitué
que par … des étrangers ! Entre Shtetl et capitale française,
entre fantaisie peinte et rudesse de la vie quotidienne, la poésie
colorée triomphe de l’adversité !
07 –
Nijinski, Diaghilev et les ballets russes :
Des
décors de grands peintres, des costumes de Léon Bakst,
des chorégraphies à scandale et une musique endiablée, telle est
la recette explosive qui fit le renom de cette danse infiniment
renouvelée par ses protagonistes, et qui attira le tout-Paris au
théâtre du Rond-point, flambant neuf lui aussi.
2ème
PARTIE : 2021
08 :
Aubrey
BEARDSLEY
et
la ligne Art
Nouveau
Ce dessinateur britannique
impertinent de la fin
du 19ème siècle devait voir sa rétrospective au musée d’Orsay
après une présentation à la Tate Britain. C’est le bon prétexte
quoi qu’il en soit pour s’intéresser à son œuvre pas toujours
bien identifiée du grand public, mais qui garde un charme
incomparable de maniérisme et de critique sociale.
09 : Hommage
aux ALBERS
Et
justice à Anni Albers, enfin présentée à l’égale de son
artiste de mari ! Leur nom rendu célèbre par la fameuse Ecole
du Bauhaus, est associé à l’avant garde du début d 20ème siècle
et assimilé à une étape fondamentale de la création du design. En
avant la forme et la couleur, avec
l’exposition du Musée
d’Art Moderne de la Ville de Paris !
10 :
BASQUIAT
et l’Afrique
Si
le Centre Pompidou se voit dans l’obligation
de reporter son exposition, prenons une longueur d’avance en
explorant ce thème primordial du « pays d ‘origine »
dans l’art de ce jeune prodige.
11 :
Le
romantisme d’Ilia REPINE
En
partenariat avec la galerie Tretiakov de Moscou, le Petit Palais
devait accueillir la
première grande rétrospective consacrée à
ce grand peintre russe ; son univers onirique et orientalisant
ne manquera pas de nous séduire.
12 : éternel
BOTTICELLI
Immédiatement identifiable
par ses silhouettes sinueuses, ses visages juvéniles et ses thèmes
allégoriques, ce standard du classicisme renaissant nous aurait-il
déjà tout révélé ? Redécouvrons le modèle indémodable
que nous promet pour une date inconnue, le très joli musée
Jaquemard-André …
13 : OLMEQUES
Cette fascinante et très
ancienne culture du Golfe du Mexique fait enfin l’objet d’une
présentation à la hauteur, au musée du Quai Branly. Connue pour
ses énormes têtes de pierre aux yeux en amande, elle ne manquera
pas de nous faire accéder à bien d’autres trésors.
14 : Fernand
LEGER : la vie à bras le corps
Et pour terminer en légèreté,
la bande à Fernand réunie, on l’espère, au musée Soulages de
Rodez, nous fera apprécier, outre la solidité de ses membres, la
variété de ses coloris et la joie de ses simplicités.
VOYAGE en RUSSIE :
Moscou et St Petersbourg
REPORTé en septembre 2021
(OBLIGATION GOUVERNEMENTALE)
infos à demander à : oudjat6@gmail.com
DROM, une racine sanskrite qui signifie chemin, et vient nous rappeler nos lointaines origines indo-européennes.
DROMOS,
un terme grec désignant une voie qui mène à un lieu construit, un
temple ou un tombeau important. En Égypte, on l'utilise pour les allées
processionnelles souvent bordées de sphinx ; parmi les plus connus,
celui qui mène à l'entrée du temple de Karnak.
Ce nom est choisi en hommage à l’égyptologue Agnès Cabrol.
DROMOS représente
la démarche de l'association pour aborder le thème de l'art et de son
histoire, l'approche de l'humain et des diverses civilisations à travers
les témoignages artistiques.